Hautbois

Hautbois

Marque

PELLETIER Charles

Début du 18e siècle

18e siècle

Paris : Lieu de fabrication

Buis

Ivoire

Laiton

Hautbois
PELLETIER Charles (II ou III)
Début du XVIIIe siècle
Paris
Inv. 2021.6.1

Corps du haut, corps du bas et pavillon en buis, 1 clef carrée en laiton, 7 trous de jeu dont le 3e et le 4e dédoublés, 1 trou de pouce.
Estampille "PELTIER / [lion ou oiseau rampant]" sur le pavillon.

Charles PELLETIER correspond au nom de trois facteurs, respectivement grand-père, père et fils, originaires de La Couture-Boussey (et qui possédaient des terrains à Ezy et Garennes-sur-Eure) et actifs à Paris au XVIIIe siècle. Ils étaient aussi liés à d’autres importantes familles de facteurs tels que les LOT (la cousine de Charles III, Jeanne NAUST, épousera Thomas LOT en 1743), les NAUST ou les FREMONT.

Les instruments marqués "Pelletier" sont extrêmement rares (une seule flûte traversière et un hautbois sont conservés, à notre connaissance, dans des collections publiques en Europe). Ce qui rend la présente acquisition encore plus remarquable est le lien avec le tableau de Pierre LE SUEUR, daté de 1747,
acquis en 2018 (inv. 2018.3.1), qui représente un personnage vêtu à l’orientale tenant entre ses mains une flûte traversière à trois corps et une clé, signée en quatre endroits du nom de « Peltier ». Il s’agit bien de Charles PELLETIER.

Si les informations concernant Charles PELLETIER I (mort en 1679) sont très modestes, les sources pour le fils, Charles II, sont plus abondantes. Aux Archives Nationales (cote MC/ET/ LXX/237), nous retrouvons une convention datant de 1713 « entre Jean-Baptiste Hannes-Desjardins, et Charles Pelletier
[probablement Charles II], faiseur d’instruments à vent, demeurant avec ledit Desjardins, aux termes de laquelle ledit Pelletier s’engage pour six ans envers ledit Desjardins à ne travailler que pour lui et à faire le plus d’instruments qu’il pourra ». Jean-Baptiste Hannès DESJARDINS (1681-1746) appartenait à une famille de hautboïstes, presque aussi nombreuse que celles des HOTTETERRE et des PHILIDOR, originaires de la ville de Dreux. Si des instruments marqués "Desjardins" sont connus, cela peut probablement être expliqué par la pratique de la sous-traitance, dont la convention avec Charles PELLETIER est un rarissime exemple. Cette convention est aussi révélatrice de la haute qualité des instruments de PELLETIER, DESJARDINS étant « hautbois des plaisirs du roi et grand hautbois de la chambre du roi », c’est-à-dire l'un des hautboïstes les plus importants du royaume.

Le fils de Charles II, Charles III, apprend certainement le métier dans l’atelier de son beau-père, Pierre NAUST. En octobre 1728, dans le "Mercure de France", nous apprenons que « Sieur Pelletier, neveu et élève de M Naust [né vers 1660 et mort en 1709] avertit le public que « Sieur L’Erablé […] » n’était pas
le seul à fabriquer des instruments pour M. Naust et -« qu’il a toujours continué [à en fabriquer] après sa mort sous la veuve » et « que le sieur Pelletier a jugé à propos de s’établir et de marquer ses instruments à son nom ». Selon cette source, Charles PELLETIER III a commencé à marquer ses instruments à partir de 1728 et était installé à Paris « à la rue de Grands Cordeliers, au gros Raisin ».

Estampille

Corps du haut, corps du bas, pavillon

PELTIER / [lion ou oiseau rampant]

Non exposé

2018.3.1 Flutiste vêtu à l’orientale

2021.6.1

MIV News 51, Octobre-Décembre 2021